L’art grecque qu’on situe traditionnellement entre le Xe et le Ier siècle av. J.C., est naturaliste — tout symbolisme lui est étranger. Et si dans son désir d’absolu réalisable, il fait la nature plus belle, c’est dans le sens étroit qu’elle lui a enseigné. Il ne transpose pas, il ne stylise pas, il ne schématise pas, il ne résume même pas. Il exprime avec perfection. Il pousse la splendeur physique de la vie, et rien que physique, jusqu’à l’extrémité des indications formelles que la vie lui a révélées. Il dit tout, comme on ne saura jamais mieux, ni sans doute aussi bien le dire, mais ne suggère à peu près rien. C’est ce qui le fait incomparable et arrêté. Il est anthropomorphiste, à coup sûr, puisqu’il ne voit rien au-delà de la forme humaine conduite au point le plus rigoureux d’adaptation à sa fonction et d’harmonie. En limitant à la représentation de l’objet, perfectionné par une étude attentive, l’expression qu’il donne du monde, il s’intérdit de rechercher en l’homme même les moyens d’élargir le monde et d’en spiritualiser infiniment et inépuisablement les aspects. L’art grec a profondément influencé l’art du monde occidental.