En 1827, dans une église, un jeune homme tire à bout portant sur la femme qu’il aime, dont il a élevé les enfants.
Stendhal veut passionner ses lecteurs, il s’inspire d’un fait divers. Son héros, Julien Sorel, est aussi un fils d’artisan renié par sa famille parce qu’il lit. Toute sa vie, il se sentira exclu. Séminariste vêtu de noir, il rêve de pourpre et de gloire napoléonienne. Précepteur fier de son savoir, il n’est que domestique, un pauvre dans un monde de riches. Aimé à la folie par Mme de Rénal et par Mathilde de La Mole, il oublie de laisser parler son cœur; tenir leur main ne lui sera pas une joie mais un devoir à accomplir. Ce roman psychologique, le plus grand du XIXe siècle, fut mal accueilli.
Quelle satire, en effet, par petites phrases cruelles, du mariage de convenance, de la bourgeoisie provinciale, de l’aristocratie parisienne! Quelle révolte contre une église de caste, quel mépris pour la politique sans idéal de la Restauration!