Au cours d'une soirée, Lord Arthur Savile est présenté à un chiromancien, qui semble se troubler en tentant de lire dans la main de Lord Arthur. Est-ce un funeste présage ? Son prochain mariage est-il mis en péril ? Oscar Wilde dresse avec talent une satire de la noblesse victorienne.
"Soudain, elle regarda curieusement tout autour du salon et dit de sa claire voix de contralto :
— Où est mon chiromancien ?
— Votre quoi, Gladys ? s’exclama la duchesse avec un tressaillement involontaire.
— Mon chiromancien, duchesse. Je ne puis vivre sans lui maintenant.
— Chère Gladys, vous êtes toujours si originale, murmura la duchesse, essayant de se rappeler ce que c’est en réalité qu’un chiromancien et espérant que ce n’était pas tout à fait la même chose qu’un chiropodist.
— Il vient voir ma main régulièrement deux fois chaque semaine, poursuivit lady Windermere, et il y prend beaucoup d’intérêt.
— Dieu du ciel ! se dit la duchesse. Ce doit être là quelque espèce de manucure. Voilà qui est vraiment terrible !"